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Infarctus du myocarde : 80.000 cas chaque année en France

En France, il est répertorié une moyenne annuelle de 80.000 cas d’infarctus du myocarde. Si la mortalité à 30 jours a baissé de façon conséquente depuis 20 ans (près de 80 %), dans 10 % des cas, la victime meurt dans l’heure suivant l’infarctus et, dans 15 % des cas, le décès survient dans l’année. Il faut savoir que cette pathologie cause 12.000 décès par an, les jeunes femmes étant de plus en plus touchées. L’infarctus du myocarde est ainsi à l’origine d’un nombre plus important de décès que le cancer du sein. Notez que cela est dû au tabagisme qui est fortement grandissant chez les femmes.

La principale cause d’infarctus du myocarde : l’athérosclérose

L’infarctus du myocarde désigne la mort d’une partie du myocarde, qui est le muscle cardiaque. Cela arrive lorsqu’une des artères coronaires, irriguant le cœur, se bouche. Tout à coup privée de sang et d’oxygène, la partie du cœur correspondante s’abîme alors. La principale cause d’infarctus du myocarde est l’athérosclérose, celle-ci débutant par la formation de plaques d’athérome se constituant de cholestérol, de fibres et de débris cellulaires sur la paroi des artères. Ces plaques causent l’inflammation chronique de la paroi des artères, ce qui les fragilise. Il peut y avoir une formation de caillot de sang bouchant alors l’artère (le thrombus).infarctus du myocarde

Les facteurs de risques

L’infarctus du myocarde a pour principaux facteurs de risques : le tabagisme, le diabète, un taux élevé de cholestérol, le surpoids et obésité, l’hypertension artérielle, la consommation d’alcool, la sédentarité et le manque d’activité physique, le stress, une alimentation déséquilibrée. Lire également : Cardiomyopathie : qu’est ce-que c ‘est ?

Il existe également d’autres facteurs comme par exemple les antécédents familiaux, si un membre de la famille a été touché par un problème de santé cardiovasculaire précoce. Il faut aussi tenir compte du sexe (les hommes sont plus touchés que les femmes) et l’âge (à partir de 50 ans chez l’homme et 60 chez la femme).

Les symptômes

Face aux signes d’un infarctus du myocarde, il est primordial d’immédiatement appeler les secours (en composant le 15). Ces signes évocateurs se révèlent parfois non douloureux. Chez l’homme, la douleur vient enserrer la poitrine, irradier le bras, la mâchoire, et se veut persistante même avec une prise d’antalgiques. Il arrive que cette douleur s’accompagne d’autres symptômes tels qu’un essoufflement, des nausées, de l’angoisse, de la pâleur…

Chez la femme, un infarctus du myocarde peut être révélé par une grande fatigue, une sensation de mort imminente, des nausées ainsi que des palpitations.

Le diagnostic

Un diagnostic est réalisé grâce à la réalisation d’un examen clinique ainsi que d’un électrocardiogramme (ECG), qui permet d’enregistrer l’activité électrique du cœur.

Le traitement

Le traitement consiste à déboucher l’artère et rétablir le plus rapidement possible la bonne irrigation du cœur. Le pronostic vital est dépendant de l’étendue de la zone touchée.

Tout d’abord, les urgentistes intervenant s’assurent d’injecter au patient des médicaments permettant de fluidifier le sang. Il est transféré dans un service d’interventions en cardiologie qui vérifie la position du thrombus dans l’artère coronaire touchée, cela en effectuant une coronographie. Ensuite vient la réalisation d’une angioplastie, technique consistant en l’élargissement de l’artère en se servant d’un petit ballon que l’on gonfle. Il s’en suit alors, généralement, la pose d’un stent : il s’agit d’un petit ressort circulaire maintenant l’artère ouverte.

Parfois, l’infarctus du myocarde nécessite une intervention consistant en l’injection d’un médicament dans une veine du bras afin de dissoudre le thrombus, sans recours à une coronographie ni pose de stent immédiate. On parle alors de thrombolyse. Effectuée dans les deux ou trois heures après le début de la douleur, cette technique s’avère particulièrement efficace, en permettant le débouchage de l’artère coronaire dans 70 % des cas.

Les risques de récidive constituent un risque majeur. Afin de les réduire, il convient de bien connaître les facteurs ayant conduit au premier infarctus et les prendre en charge. Il peut par exemple s’agir de tabagisme ou encore d’hypercholestérolémie non dépistée. Il faut également éviter que se forme un nouveau thrombus au niveau du stent posé. Différents types de médicaments sont administrés au patient tels que des bêtabloquants, des antiagrégants plaquettaires, des antihypertenseurs et des anti-cholestérol.

Réduire les séquelles d’un infarctus du myocarde

Lorsque la circulation sanguine est rétablie, un afflux de sang arrive en masse dans le muscle cardiaque, ce qui peut provoquer une mort des parties des cellules souffrantes ayant été privées d’oxygène. Le débouchage de l’artère coronaire permet d’éviter que l’infarctus ne s’étende, mais peut cependant être accompagné de dommages collatéraux en tuant jusqu’à 30 % des cellules sauvables. On appelle cela des lésions de reperfusion. Aussi, plus l’infarctus est étendu, plus il existe un risque prononcé d’insuffisance cardiaque, qui est une pathologie chronique dans laquelle le cœur endommagé n’est plus en mesure de se contracter de façon optimale pour alimenter les organes en sang.

Afin de réduire les lésions de reperfusion, il existe une technique nommée « conditionnement ». Celui-ci peut être mécanique ou pharmacologique. Dans le premier cas, les médecins reperfusent le patient de façon progressive en effectuant de courtes séquences successives de reperfusion (artère débouchée) puis d’ischémie (artère rebouchée sciemment) durant quelques minutes avant de laisser définitivement l’artère débouchée. Dans le deuxième cas, des substances actives ou médicaments sont utilisés pour bloquer certains mécanismes de mort cellulaire.

Si elles se sont avérées particulièrement intéressantes lors des phases préliminaires de recherche, ces approches ont toutefois toutes échoué ensuite quant à démontrer un réel gain en matière de diminution des risques d’insuffisance cardiaque et de survie du patient.

Éviter le remodelage cardiaque

Le remodelage cardiaque désigne une cicatrisation anormale évoluant vers l’insuffisance cardiaque. Si le manque d’oxygène a détruit une grande partie du muscle cardiaque, le cœur n’arrive alors plus à se contracter comme il le devrait et donc à bien propulser le sang vers tous les organes du corps humain. Ce sont 15 % des personnes ayant subies un infarctus qui souffrent ensuite d’insuffisance cardiaque. La recherche s’emploie ainsi éviter le remodelage cardiaque en étudiant un maximum de données métaboliques sur les patients.



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