162020Oct

Troubles du rythme cardiaque – Un rythme cardiaque normal et régulier est de 60 à 80 battements par minute. Cependant, en cas d’accélération, que le cœur ralentit ou que les battements deviennent irréguliers, on parle de troubles du rythme cardiaque ou d’arythmie. Ces pathologies sont très variées avec différents degrés de gravité. Les symptômes affectent bien souvent les conditions de vie des patients. Avec une surveillance régulière, certaines mesures de prévention et, si nécessaire, un traitement spécifique, les symptômes peuvent être limités, tout comme les risques de complications.

Troubles du rythme cardiaque ou arythmie : définition

Les troubles du rythme cardiaque ou arythmie se caractérisent par un rythme anormal du cœur : trop lent (bradycardie), trop rapide (tachycardie) ou irrégulier. S’ils ne sont pas forcément graves, un contrôle et suivi régulier doivent être effectués. Des règles hygiéno-diététiques ainsi qu’un traitement adapté évitent que ces troubles et risques de complications se manifestent.

Distinguer des variations tout à fait normales de la fréquence cardiaque et une arythmie n’est pas toujours aisé, celle-ci pouvant en effet ne pas être décelée. Le rythme cardiaque est d’en moyenne 70 à 75 battements par minute et peut être ralenti ou augmenté en fonction de chacun, mais reste régulier. Celui-ci varie de 60 à 100 battements par minute selon l’âge, l’activité physique, une très forte émotion et l’heure de la journée. Le muscle du cœur s’adapte en effet en fonction de chaque situation et augmente de façon régulière sans ressenti de gêne.

Fréquence cardiaque

La fréquence cardiaque correspond au nombre de battements par minute et peut se mesurer sans difficulté par la prise de pouls.

Il existe 3 phases dans le cycle cardiaque :

  • Une phase de relaxation nomme diastole et qui permet de remplir les cavités cardiaques par le sang
  • Une phase de contraction nommée systole se caractérisant par une hausse de la pression intra-cavitaire
  • Une phase d’éjection du sang dans le réseau circulatoire

Le « rythme cardiaque » désigne le résultat obtenu à partir d’un électrocardogramme. Il peut être régulier ou irrégulier. Et la « fréquence cardiaque » désigne, elle, un paramètre qui permet l’évaluation du rythme cardiaque.

Troubles du rythme cardiaque : comment prendre son pouls ?

Lors de chaque battement cardiaque, le sang est envoyé vers les organes, ce qui provoque une « onde pulsative » dans les artères, appelée « pouls ». Celui-ci permet de mesurer de façon simple le nombre de battements cardiaques par minute. Chez une personne adulte, il peut varier de 60 à 100 battements par minute, en période de repos ou suite à un effort physique. Le pouls se mesure à partir de différentes artères, mais le plus aisé est de le prendre au poignet ou au cou. Chez un nourrisson, il se mesure au niveau de la partie supérieure du bras (artère brachiale).

1 – Placer le bout de l’index et du majeur au dessus d’une artère
2 – Exercer une pression avec pour ressentir le pouls
3 – Compter le nombre de pulsations ressenties durant 30 secondes

Types d’arythmies les plus courantes

Bradycardie sinusale :

Rythme cardiaque ralenti et régulier, normal pour un sportif entraîné. On parle de bradycardie lorsque la fréquence cardiaque passe sous le seuil des 60 battements par minute.

Tachycardie sinusale :

Accélération bénigne d’un rythme cardiaque normal, suite au ressenti d’une émotion. On parle de tachycardie quand le cœur dépasse les 100 battements par minute.

Troubles du rythme cardiaque :

Il peut s’agir de troubles de l’automatisme ou troubles de la conduction. Dans le cas où le trouble s’est déclaré dans le ventricule, il est alors question d’arythmie supra-ventriculaire. Et s’il s’est déclaré dans l’oreillette, on parle d’arythmie extra-ventriculaire.

Troubles de l’automatisme

Le terme de « troubles de l’automatisme cardiaque » regroupe l’ensemble des anomalies de la génération de l’influx nerveux.

Fibrillation auriculaire :

Désorganisation de l’activité électrique au niveau des oreillettes, et qui entraîne une fréquence cardiaque irrégulière. La personne touchée ressent alors une accélération brutale et anormale du rythme cardiaque. Il s’agit du trouble du rythme cardiaque le plus courant, survenant par crise et avec une incidence augmentant avec l’âge. La complication principale pouvant exister est la formation de caillot sanguin (thrombose) qui peut provoquer une embolie artérielle (migration du caillot dans la circulation) et donc un AVC.

Flutter auriculaire :

Tachycardie auriculaire permanente et organisée (150 battements par minute), généralement responsable d’un essoufflement ou d’une insuffisance cardiaque. Dans le cas d’un rythme peu élevé, il n’y a pas de symptôme. Et si le rythme est rapide, il existe alors un risque de baisse du débit cardiaque (vertiges, syncope).

Extra-systoles :

Contractions cardiaques prématurées d’une oreillette ou d’un ventricule causée par une hyper-excitation électrique anormale. Dans la majorité des cas, elles sont asymptomatiques, mais peuvent aussi être ressenties comme une sensation de choc dans la poitrine avec ensuite une sensation de pause dans le rythme cardiaque. Il s’agit d’un trouble bénin sur un cœur sain étant courant mais pouvant également être le symptôme d’une problème de santé cardiaque plus sérieux.

Tachycardie ventriculaire :

Urgence médicale absolue se définissant par une accélération du rythme cardiaque (140 à 200 battements par minute) causée par une activation anormale des ventricules. Qu’il s’agisse d’une tachycardie aiguë ou prolongée, celle-ci est toujours symptomatique, avec des signes pouvant s’avérer sévères en cas de problème de santé cardiaque sous-jacent.

Torsades de pointe :

Accélération brève et irrégulière du rythme cardiaque qui peut être très grave (180 à 250 battements par minute). Le plus souvent asymptomatiques, elles sont toutefois susceptibles de causer la mort subite.

Fibrillation ventriculaire :

Urgence vitale qui se traduit par une perte de l’activité électrique organisée des ventricules et qui engendre un arrêt cardiaque immédiat. Afin de redémarrer l’activité du cœur, un choc électrique est alors nécessaire.

Troubles de la conduction

Le terme de troubles de la conduction cardiaque regroupe toutes les anomalies de transmission de l’influx nerveux.

Bloc auriculo-ventriculaire :

Perte de contact (influx nerveux) entre les ventricules et les oreillettes qui engendre un ralentissement du rythme cardiaque (permanent ou transitoire) des ventricules. Le bloc auriculo-ventriculaire est en général symptomatique (fatigue, essoufflement, perte de connaissance, voire mort subite parfois) et peut causer des complications comme par exemple : syncope, insuffisance cardiaque (c’est lorsque le cœur est dans l’incapacité de fournir le sang dont le corps a besoin), insuffisance coronarienne (irrigation insuffisante du muscle cardiaque).

Bloc sino-auriculaire ou bradycardie avec déficience sinusale :

Trouble aigu ou permanent de la conduction entre le nœud sinusal et une oreillette, le plus souvent asymptomatique ou susceptible de causer de la fatigue, un essoufflement, étourdissement, voire une brève perte de connaissance. L’implantation d’un pacemaker (stimulateur cardiaque) peut être nécessaire afin de stimuler l’oreillette.

Bloc de branche (droit ou gauche):

Contraction ventriculaire causée par un ralentissement ou blocage de la conduction au niveau d’une branche du faisceau de His (tissu conducteur de l’influx nerveux se situant dans le ventricule droit). Un bloc de branche est le plus souvent asymptomatique ou, quand il existe un symptôme, il est lié à la pathologie initiale (comme l’hypertension ou l’insuffisance cardiaque).

Les facteurs de risque

L’arythmie cardiaque peut avoir lieu chez n’importe qui. Toutefois, certains facteurs viennent favoriser sa survenue :

> Un âge avancé
> Une hypertension artérielle ou autre problème de santé cardiaque
> Les problèmes pulmonaires chroniques
> L’anémie
> Les problèmes de la thyroïde, particulièrement l’hyperthyroïdie
> Une mauvaise alimentation et condition physique
> Tout excès d’une substance excitante cardiaque comme l’alcool, la nicotine, le café ou encore certains médicaments ou drogues
> Tout facteur psychique comme la dépression ou le stress
> Les changements climatiques trop brutaux, en particulier chez les personnes âgées
> La pratique intensive d’un sport d’endurance

Symptômes et complications

L’arythmie peut être de forme aiguë, chronique ou permanente, symptomatique ou asymptomatique et plus ou moins bien tolérée. Les symptômes peuvent être très variés : palpitations, vertige ou perte d’équilibre, sensation de fatigue, essoufflement inhabituel, perte de connaissance, angoisse, troubles de la conscience, mort subite.

Bon à savoir : ce qui peut différencier une affection aigüe d’une affection chronique est la durée de l’évolution. Le plus souvent, est qualifié d’aigüe une affection brève qui débute brutalement, alors qu’on peut parler d’affection chronique quand elle débute de façon progressive et perdure dans le temps.

Les complications peuvent s’avérer graves et nécessiter une urgence médicale vitale. Les troubles du rythme cardiaque peuvent entraîner la formation d’un caillot sanguin et donc la survenue d’un AVC. La fibrillation auriculaire peut, elle, causer l’arrêt cardiaque. Il est donc primordial de réagir sans attendre. Il existe à cet effet des défibrillateurs cardiaques mis en place dans les lieux publics. Il est possible d’éviter la survenance de complications et symptômes en mettant en place un traitement selon la personne et son type d’arythmie. Les troubles du rythme cardiaque peuvent également causer l’aggravation d’autres problèmes cardio-vasculaires. La fibrillation auriculaire est moins bien supportée en cas d’angine de poitrine, et l’arythmie cardiaque peut engendrer une insuffisance cardiaque, ou l’aggraver si elle déjà préexistante.

Diagnostic et examens complémentaires

Un examen clinique ainsi qu’une description des symptômes par le patient permettent d’orienter le diagnostic. Un contrôle du rythme cardiaque est réalisé en période de repos à partir d’un électrocardiogramme. Il s’agit d’un examen clef pour diagnostiquer les troubles du rythme cardiaque. Toutefois, certains troubles étant ponctuels, il n’est pas possible de les voir sur un ECG (électrocardiogramme). Il faut alors effectuer des examens complémentaires comme le holter, l’épreuve d’effort et l’exploration électro-physiologique.

L’ECG au repos

L’ECG s’avère contributif seulement si le trouble est permanent. Il délivre une information sur la fréquence, la régularité et la synchronisation des excitations des oreillettes et ventricules. Il peut également donner des informations sur toute éventuel problème de santé cardiaque sous-jacent (atteinte des coronaires, hypertrophie ventriculaire ou autre).

Holter cardiaque

Le Holter est un ECG ambulatoire enregistrant l’activité électrique du cœur sur 24h. Il peut être utile selon la fréquence des épisodes d’arythmie, quand les troubles se veulent brefs, non constants ou surviennent dans des circonstances particulières. Pendant 24 heures, le patient porte des électrodes reliées par câble à un enregistreur portatif mémorisant toute l’activité électrique du cœur, ce qui lui permet d’agir normalement dans son quotidien durant cette période. Il est ensuite possible au médecin d’établir un lien entre les symptômes décrits par le patient et le tracé électrique. L’enregistrement peut également s’effectuer lorsque le patient déclenche lui-même l’appareil quand il ressent des symptômes.

Le Holster permet de :

1 – Détecter les arythmies aigües ou non ressenties par le patient
2 – Réaliser une estimation du nombre d’extrasystoles (contraction cardiaque prématurée d’une oreillette ou d’un ventricule)
3 – Visualiser toute anomalie sur l’ECG pendant des épisodes de palpitations ou malaises

ECG avec épreuve d’effort

L’ECG avec épreuve d’effort est un examen permettant de constater des troubles du rythme qui surviennent lors d’un effort. Cela se réalise sur un vélo statique ou un tapis roulant, en accomplissant un effort progressif et adapté. La pression artérielle et la fréquence cardiaque sont aussi enregistrées pendant l’effort.

Exploration électro-physiologique

L’activité électrique du cœur est enregistrée à partir d’électrodes préalablement positionnées à l’intérieur du cœur par anesthésie locale ou générale. Cela permet d’examiner la conduction électrique dans le tissu nodal mais aussi à déclencher une tachycardie pour en étudier le mécanisme.

Le bilan complet peut aussi nécessiter les examens suivants :

Un bilan sanguin pour déceler toute anomalie qui peut favoriser les troubles du rythme
Un écho doppler cardiaque : examen qui permet d’examiner en direct les mouvements du patient et la circulation cardiaque, la fonction doppler permettant de contrôler la vitesse de circulation du sang.
Une scintigraphie myocardique : examen qui permet d’observer l’irrigation du cœur
Une IRM (imagerie par résonance magnétique) : examen qui permet d’observer les parties internes du corps humain sur un visuel au rendu de haute qualité.
Une coronographie : examen qui permet d’observer les artères coronaires via l’injection d’un produit de contraste

Troubles du rythme cardiaque : les principaux traitements

La mise en place d’un traitement adapté est réalisée par un cardiologue et peut être surveillé par le médecin traitant.

Traitement médicamenteux

Le traitement s’adapte au patient et au trouble du rythme concerné. Sa prescription a lieu pour éviter toute future crise, réduire les symptômes, empêcher les complications des problèmes de santé cardio-vasculaires sous-jacents…

Les principaux traitements médicaux sont les suivants :

1 – Anti-arythmiques, en prévention de la crise ou traitement des arythmies
2 – Anticoagulants, en prévention des complications comme les accidents thromboemboliques

Traitements électriques externes

1 – La cardioversion électrique ou défibrillation ou choc électrique :

Intervention hospitalière programmée sous anesthésie générale se caractérisant par une forte décharge électrique ayant pour objectif de rétablir un rythme cardiaque normal, en cas d’échec des traitements médicaux. La prise d’anticoagulants avant l’opération permet d’éviter tout risque de formation de caillot sanguin.

2 – La cardioversion électrique d’urgence :

Quand le patient est en arrêt cardiaque, elle est pratiquée avec un défibrillateur cardiaque mis à disposition dans les lieux publics fréquentés.

Traitements électriques internes

Technique d’ablation par courant de haute fréquence :

Traitement curatif (sous anesthésie locale) consistant en l’application d’un courant de haute fréquence dans la zone à traiter grâce à une sonde (via un cathéter), cela permettant de cautériser le tissu cardiaque.

Défibrillateur automatique implantable :

En prévention des cas de mort subite chez tout patient atteint de graves troubles du rythme ventriculaire, le défibrillateur se compose de sondes reliées au muscle cardiaque et d’un boîtier électrique (100g) placé sous la peau, dans une poche. En cas de grave anomalie, cela permet alors de déclencher le fonctionnement du défibrillateur.

Pacemaker :

Stimulateur cardiaque permettant la stimulation du cœur grâce à un important ralentissement et au déclenchement de contractions cardiaques. Le dispositif électrique se compose d’un boîtier (25g) posé sous la peau auquel sont reliées des électrodes placées dans le ventricule et/ou l’oreillette.

Troubles du rythme cardiaque : quelques conseils pour vivre au mieux avec sa pathologie

1 – Arrêter de fumer
2 – Marcher 30 à 40 minutes au minimum 3 fois par semaine
3 – Réduire la consommation de café, de thé et d’alcool car il s’agit d’excitants cardiaques
4 – Éviter tout stress
5 – Bien suivre son traitement médicamenteux (ne l’arrêter qu’en cas d’avis médical) et éviter toute automédication.



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